J’ai rédigé Abiam va au culte pour décrire l’ambiance spirituelle des célébrations dans l’Ancien Testament. Nous avons en effet une image fausse de ces cultes. Ils étaient centrés sur la joie de vivre. La narration qui suit permet d’entrer simplement dans la pratique cultuelle du peuple de Dieu.
Ahia est heureux. Heureux, il l’est un peu moins que l’an dernier. Les premières récoltes, légèrement plus faibles annoncent une année moins bonne. Mais qu’importe après tout, la famine ne menace pas. La terre produira suffisamment pour nourrir toute la famille. La fête ne sera pas gâchée par cette petite déception.
Ahia a pris les tout premiers produits du sol qu’il a cultivé, il les a mis dans un panier et il les apportera à l’endroit que Dieu a choisi pour y montrer sa présence.
Il a déjà grillé les épis au feu et les as écrasés comme l’indiquent les recommandations de Dieu. Au moment de les apporter, il versera de l’huile et mettra de l’encens dessus. Le prêtre brûlera la part qui est réservée à Dieu : une partie des grains et de l’huile avec tout l’encens. Abiam, le jeune fils d’Ahia, aime cette odeur de grillade avec de l’encens.
Ahia, le père, doit également préparer le mouton et les autres produits prévus pour le grand banquet du début des récoltes. Cette année il n’oubliera pas le sel. L’an dernier le jeune Abiam a dû courir à la maison pour rapporter le sel car, selon les prescriptions, celui qui apporte l’offrande ne doit pas oublier le sel. Là aussi le prêtre brûlera ce qui revient à Dieu : surtout la graisse. Les rognons sont aussi pour Dieu. Cela satisfait Abiam car il a horreur de ça !
Ensuite Ahia partagera le reste avec les prêtres, avec ses amis et avec toute sa famille. Ahia viendra avec sa femme et ses enfants mais également avec le reste de ses proches : la famille d’Asa, son frère, celle de Zimri, le voisin, celle d’Akinakès, l’Égyptien, installé dans leur village. Comme chaque année, il a aussi invité Nabab, le vieil oncle qui n’a plus la force de travailler et la famille de Bacha. Les malheureux doivent glaner dans les champs pour survivre depuis que Bacha, le père, a eu les jambes brisées accidentellement. Il faut absolument que tout le monde soit là car, selon les indications de Dieu, la nourriture apportée lors des fêtes doit être mangée le jour même.
Le jeune Abiam apprécie particulièrement les moments où tout le monde chante les psaumes car l’ambiance est alors particulièrement joyeuse. Mais il y aura un autre moment important où Abiam aura d’ailleurs un rôle à jouer : il demandera à son père : Pourquoi célébrons-nous cette fête ? Ahia répondra : Notre ancêtre était un Araméen qui allait d’un endroit à l’autre. Il est parti en Égypte. Il a vécu longtemps dans ce pays avec les siens. Mais les Égyptiens nous ont fait du mal. Ils nous ont obligés à travailler comme des esclaves. Alors nous avons appelés à l’aide le Dieu de nos ancêtres. Il nous a entendu. Il nous a fait sortir d’Égypte par des actions étonnantes. Il nous a conduit jusqu’ici et nous a donné ce pays merveilleux. C’est pourquoi maintenant, j’apporte au Seigneur les premiers produits du pays qu’il m’a donné.
Ahia, le Père aime beaucoup toutes ces fêtes vécues avec ses proches et avec Dieu. Il compte sur elles pour inciter le jeune Abiam à suivre les chemins de Dieu.
Dans l’Ancien Testament, le culte est un banquet dont Dieu est l’invité d’honneur. Cette narration s’inspire des textes décrivant les cultes dans l’Ancien Testament.