Dieu est mon médecin

Dieu est mon médecin

La santé était une question très importante dans les temps bibliques et un verset de l’Ancien Testament, écrit il y a plus de 25 siècles, dit même Dieu est mon médecin. (Exode 15.26) Par la suite, Jésus utilise son talent de guérisseur pour faire du bien autour de lui.

Pour commencer : une guérison étrange

L’évangile de Jean contient un récit de guérison étrange. C’est un épisode de la vie de Jésus avec deux parties. La première est un peu loufoque : il y a une piscine et parfois l’eau se met en mouvement, celui ou celle qui entre dans l’eau à ce moment-là, est guérit. Donc ils sont tous là, aveugles, paralysés, boiteux à attendre et, dès que l’eau bouge, hop, le premier qui arrive est guérit et les autres doivent attendre le prochain tour !

Jésus débarque. Il se préoccupe d’un malade qui attend depuis 38 ans l’occasion d’être le premier à aller dans la piscine. Et Jésus ne se soucie pas une seconde de cette histoire de piscine.

Evangile de Jean, chapitre 5, versets 6 à 9a.

Je suis ton médecin dit Dieu à son peuple. En fait dans la Bible, Dieu dit, je cite : C’est moi qui te guérit. Cela peut se traduire par : Je suis ton médecin. Dieu se préoccupe de la santé. Il nous destine à vivre libre et heureux et aussi en bonne santé. La Bible prône certains remèdes et elle insiste aussi sur la prévention. Oui, il y a déjà 25 siècles, le peuple de Dieu avait cette extraordinaire intuition : prévenir vaut mieux que guérir.

1 : Jésus répare une injustice  

Jésus concrétise l’intérêt de Dieu pour notre santé : il avait un talent de guérisseur. Il y en avait d’autres des guérisseurs. Mais, comme envoyé de Dieu Jésus devait se préoccuper de la santé. Il confirme ainsi l’intérêt de Dieu pour notre santé.

La scène biblique décrit des malades passifs : ils attendent une guérison venue d’ailleurs. Et puis il y a cette injustice : celui qui se faufile le plus rapidement est guérit. Que le meilleur gagne et tant pis pour les autres ! Nous sommes tout simplement aux antipodes du christianisme.

Les médecins ne sont pas des dieux. Ils peuvent m’aider
à aller mieux et c’est déjà beaucoup

Jésus répare une spirale infernale en choisissant un malade subissant cette injustice depuis longtemps. Il va vers le malade qui n’a pas à se précipiter pour passer devant les autres. Jésus lui demande d’agir. Pas d’agir pour griller la place aux autres, non d’agir pour lui-même. Prends ta natte et marche. C’est donc le contraire de la situation d’avant. En guérissant notre homme, Jésus lui fait du bien et, en même temps, il répare une injustice. Nous sommes dans la médecine pour toutes et tous.

 Notre malade doit participer à sa guérison. « Lèves-toi » lui dit Jésus. C’est important de participer à sa guérison. Le malade et son guérisseur collaborent, la guérison vient de là, pas seulement de l’agir du thérapeute.

Notre santé, c’est aussi notre affaire. Bien sûr notre médecin est important, il en connait bien plus que nous sur la maladie et sur les remèdes mais il nous faut collaborer avec lui pour obtenir une meilleure santé.

2 La différence entre être soigné et guérir

Pour ma part je traduis le texte de l’exode par Dieu est mon médecin et non par Dieu me guérit. Ambroise Paré (célèbre protestant, père de la chirurgie moderne) disait : Moi je panse (au sens de pansement) et Dieu guérit. Cela veut dire : moi je vous soigne mais la guérison ne dépend pas de moi. De nos jours nous demandons aux médecins de nous guérir dans le sens de nous rétablir dans notre corps d’avant. Ils doivent nous guérir pour que nous puissions à nouveau travailler comme des malades !

Je demande aux médecins de me soigner pour que j’aille mieux. Bien sûr, je souhaite qu’ils me guérissent. Mais les médecins ne sont pas des dieux. Ils peuvent m’aider à aller mieux et c’est déjà beaucoup. Peut-être ne pourrais-je plus faire mon sport favori, peut-être vais-je boiter, être obligé de me reposer plus souvent ? Peu importe, je vais m’accepter comme je suis et mon entourage va faire de même.

Et je traduis le texte de l’Exode par Dieu est mon médecin dans le sens où Dieu me soigne, se préoccupe de ma santé, m’aide à aller mieux, mais pas dans le sens : Dieu rétablit mon corps d’il y a 20 ans ou mon corps d’avant la maladie. Comme un médecin Dieu m’aide pendant la maladie. Mais le médecin est là pour me soigner. Tant mieux si je guéris et tant mieux s’il m’aide à vivre mieux malgré la maladie.

3 La prévention est la mode … depuis l’Ancien Testament

La médecine de l’époque ne développe pas des techniques de guérison très efficace. Mais elle valorise les efforts pour la santé. Elle se préoccupe surtout de la prévention. Prévenir vaut mieux que guérir dit le proverbe et la Bible dit la même chose. Elle chante les vertus de certains aliments comme par exemple le miel. Elle célèbre les bienfaits du vin mais met en garde également contre l’excès de ce breuvage.

Je prends un exemple caractéristique : lors des fêtes, la graisse est intégralement brûlée pour Dieu. L’interdiction de manger la graisse a plusieurs raisons mais il s’agit, entre autre, d’une mesure d’hygiène alimentaire. Chacun sait, de nos jours, qu’il faut faire attention aux repas trop gras. Aux temps bibliques, il n’y avait pas de nutriscore sur les emballages mais elle exprime à plusieurs reprises le soucis d’une alimentation équilibrée.

Nous sommes images de Dieu dans le monde
quel que soit l’état de notre corps.

En fait, selon la Bible, Dieu se soucie du bien-être de l’humanité et cela passe entre autre par une bonne santé. Au bout du compte selon l’Ecriture, Dieu se soucis des humains dans tous les aspects de leur vie. La dimension sanitaire fait partie de la vie humaine. L’Ecriture insiste sur la santé pour toutes et tous. A l’époque, le souci pour l’être humain dans sa totalité était une originalité. Et notre spiritualité est l’héritière de cette foi développant le respect pour l’être humain dans son entier.

Mais encore

Notre paralysé a rencontré un soignant efficace en la personne de Jésus mais il lui manquait surtout la solidarité des autres. Nul besoin d’avoir un talent de guérisseur pour aider un malade à vivre mieux. L’homme souffrait de 38 années de solitude. En s’intéressant à lui, Jésus lui a offert ce que tout un chacun aurait pu lui offrir. Nous avons besoin des autres, de leur attention, de leur proximité et de leur amour et aussi de leur prière. C’est important de prier à la fois pour les personnes malades et à la foi pour les soignants. Cela fait aussi beaucoup de bien de savoir que des gens prient pour nous.

Tout un ensemble de choses aident à se sentir mieux. La santé, c’est se sentir mieux quelle que soit notre situation sanitaire. La santé, c’est aussi ce que nous faisons pour aider les personnes en difficulté. La santé, ce n’est pas être toujours au top. Pour Dieu nous sommes au top tel que nous sommes. Même si nous ne sommes plus assez rentables pour notre patron, même si nous ne sommes plus parmi les meilleurs de la patrouille des glaciers ! Nous sommes images de Dieu dans le monde quel que soit l’état de notre corps

Amen