La confiance rend heureux, heureuse.

La confiance rend heureux, heureuse.

Dans les chapitres 17 et 18 de son évangile Luc aborde à quatre reprises la question de la foi. Le mot foi a la même racine que le mot confiance. La foi c’est la confiance en Dieu et elle nous rend heureux car elle nous permet de regarder la vie avec bonheur.

Luc dans son chapitre 17 livre un bref dialogue entre Jésus et ses disciples.

Luc 17 5 : Les apôtres dirent au Seigneur : « Augmente notre foi. » 6 Le Seigneur répondit : « Si vous aviez de la foi gros comme un grain de moutarde, vous pourriez dire à ce mûrier : Déracine-toi et va te planter dans la mer, et il vous obéirait. »

Pour commencer : La foi, une formidable énergie

Si votre foi est aussi petite qu’une graine, vous pouvez dire à cet arbre : Arrache tes racines d’ici et va te planter dans la mer, il vous obéira. Pas très sympa, Jésus avec ses disciples. Ils demandent une foi plus grande et Jésus leur répond : avec une foi toute petite, il est possible de demander à un arbre d’aller se planter dans la mer. Quelle étrange image ! Comme le dit proverbe : « La foi déplace les montagnes ! » Mais à quoi servirait-il de déplacer les montagnes ou de demander à un arbre d’aller dans la mer ?

Nous n’avons pas besoin d’une foi aussi grande ! En fait Jésus déclare simplement aux disciples que leur foi suffit pour réaliser des choses à portée des êtres humains. Nous pourrions penser que Jésus critique le peu de foi des disciples. Jésus présente la foi comme une sorte d’énergie immense contenue dans la toute petite masse d’une graine. Fission nucléaire !

Il s’agit d’une métaphore : la force de la foi est inouïe. Celle des disciples est bien suffisante aux yeux de Jésus. Il ne leur en donnera pas davantage. Pas besoin de faire des prodiges extraordinaires. Notre foi est toute petite ? Bien plus petite qu’une graine de moutarde ? Peu importe, elle suffit. Nous voilà donc rassurés, nul besoin de nous tourmenter et de vouloir en faire toujours plus. Jésus n’augmentera pas notre foi, car elle lui suffit comme cela. Même si notre foi est toute petite, elle dégage une énergie immense.

1 : La foi peut ouvrir les yeux

Un peu plus loin, Jésus guérit dix lépreux. Parmi eux il y a un étranger. C’est le seul qui revient voir Jésus pour rendre gloire à Dieu. Et Jésus lui dit : Lève-toi, va, ta foi t’a sauvé.

Luc 17.11 à 19

Il se sent mieux, l’étranger. Logique, il est guéri. Mais il ne lui suffit pas d’être en paix avec son corps, il doit l’être aussi avec sa conscience. Il va désormais se sentir mieux aussi sur le plan psychologique. En effet il a fait ce qu’il devait faire : retourner remercier Jésus. De nos jours, Jésus aurait peut-être dit : Ta foi t’a rendu heureux. Ce bonheur envahit notre étranger car il a eu conscience de bénéficier d’un bienfait.

Même si notre foi est toute petite,
elle dégage une énergie immense.

Les autres trouvaient normal d’être soulagé par le célèbre guérisseur car il faisait partie de leur peuple. Ils ont considéré cela comme un dû. L’étranger, lui, ne pensait pas avoir droit à la sollicitude de ce guérisseur. Du coup, il réalise la valeur du bienfait reçu et le voilà heureux. Ce n’est pas la foi qui l’a guéri. C’est Jésus qui l’a guéri. Mais sa foi l’a sauvée parce qu’elle l’a aidé à prendre conscience de la grandeur du bienfait reçu. Lorsque la foi aide à prendre conscience de ce que nous avons, elle aide à vivre heureux.

Donc la foi est une formidable énergie et elle peut nous ouvrir les yeux. Elle peut également être une aide efficace.

2 : la foi une aide efficace

Jésus raconte ensuite une autre parabole. Elle présente la foi comme un stimulant nous donnant beaucoup de volonté.

Luc 18.1 à 8

La pauvre veuve ne demande pas à un arbre d’arracher ses racines et d’aller se planter dans la mer (Luc 17,6). Sa foi est donc moins grande qu’une graine de moutarde ! Mais elle demande justice et elle l’obtient. La foi tenace, persévérante sur le long terme, constitue une force efficace et utile. Oui, il en faut de la foi lorsque la résistance des faits nous empêche de progresser.

Face à la vie, nous sommes parfois comme cette pauvre veuve. Rien n’avance à vue humaine et nous voyons toujours les mêmes obstacles se dresser sur notre route. Mais, infiniment lentement, le temps peut jouer en notre faveur. La foi nous aide alors à tenir bon : si personne ne semble nous entendre, Dieu est à notre écoute. Il nous accompagne sur notre route même lorsque l’horizon semble bouché et il chuchote à notre oreille recommence.

3 La foi peut être un verrou ou un moteur de recherche

Après cette parabole des dix lépreux et de la pauvre veuve, Jésus en raconte une autre. Dans l’histoire des dix lépreux, la foi a ouvert les yeux d’un homme sur son bonheur. Dans celle de la pauvre veuve, la foi donne le courage de persévérer.

Luc 18.9 à 14

Dans l’histoire racontée ensuite par Jésus la foi ferme les yeux. Il y a deux personnages : un prétentieux et un maffieux.

Si personne ne semble nous entendre,
Dieu est à notre écoute

Le premier fait partie d’un groupe de gens donnant des conseils sur tout et à tout le monde. Ils ont fini par élaborer des centaines de préceptes de toutes sortes afin de plaire à Dieu. Enfin ils pensent plaire à Dieu. Ces messieurs je sais tout inondent le monde de leurs bons conseils et de leur autosatisfaction. Mais en fait, pour Jésus, la foi leur ferme les yeux. Elle les empêche en effet de prendre un peu de recul par rapport à leurs croyances. Jésus raconte comment cet homme explique à Dieu combien il est heureux de faire partie de ces gens dont la foi est si grande.

Un deuxième personnage au contraire ne se sent pas très bien dans sa peau. De nos jours nous dirions : c’est un mafieux. Il raquette les commerçants pour le compte des romains. Il a conscience de s’enrichir d’une manière peu recommandable. Notre homme, je cite l’évangile de Luc, dit Mon Dieu ai pitié de moi, je suis un homme pécheur. Il cherche son chemin entre sa situation scabreuse et un idéal d’honnêteté qu’il n’atteint pas. Pour le premier personnage, la foi est un verrou. Elle le ferme à toute évolution existentielle. Pour l’autre, la foi est un moteur de recherche : elle lui permettra de faire du chemin et elle l’ouvre à son avenir.

Mais encore ...

Nous sommes habités par la foi en Dieu mais nous ne pouvons pas faire de miracles. Cela ne fait rien ... même si nous sommes parfois désireux d’en faire ... des miracles!

Par contre la foi peut nous aider à réfléchir en prenant un peu de recul par rapport à nos réactions à chaud. Là, elle peut nous ouvrir les yeux. Elle nous donne aussi le courage de recommencer sans cesse à agir pour le bien, le nôtre et celui d’autrui. Mais ceci à condition qu’elle ne nous ferme pas les yeux et ne devienne qu’un prétexte d’autosatisfaction.

Je fais le pari que nous passons toutes et tous par ces phases. Tantôt mécontents de notre manque d’enthousiasme, parfois éclairés par une intuition admirable, capables aussi d’agir modestement mais obstinément pour le bien commun, quelques fois également refermés sur nos croyances.

Jésus nous connaît comme cela et il ne nous donnera pas davantage de foi, celle qui nous habite lui convient bien. Si nous sommes portés par cette confiance en Dieu, la foi devient un moteur de bonheur.

Alors, comme la pauvre veuve …

… Recommence

Même si tu te sens fatigué,

Même si une erreur te fait mal,

Même si une trahison te blesse,

Même si une illusion s’éteint,

Recommence

Même si la douleur te brûle les yeux,

Même si on ignore tes efforts,

Même si les larmes de l’échec coulent sur ton visage

Même si tu te sens incompris

Recommence

Même si l’injustice semble avoir le dessus

Même si tu sens la peur en toi

Même si les autres abandonnent

Même s’il faut en payer le prix

Recommence

Recommence comme Dieu

Chaque jour avec joie

Recommence avec confiance et amour

Recommence aux jours de soleil et aux jours de tempêtes

Recommence avec patience, sans te décourager

Pour Dieu, avec Dieu, Comme Dieu,

Pour ton Peuple Avec ton Peuple Comme ton peuple

Recommence

Amen