La vérité n’est pas dans le passé

La vérité n’est pas dans le passé

Quatre grands courants influencent le judaïsme de l’époque de Jésus. Tous attendent une merveilleuse transformation de la société. Pour eux, Dieu va envoyer une personne extraordinaire pour présider à cette transformation. Pour désigner cet envoyé de Dieu les juifs utilisent le mot messias et les grecs christos.

Ceux qui savent

Il y tout d’abord les pharisiens, des prétentieux, sorte de « messieurs je sais tout.» Ils prétendent savoir tout ce que Dieu demande. Ils expliquent comment se comporter, grâce à des règles précises pour tous les domaines de la vie. Leur slogan « faites comme moi car je sais ce qu’il faut faire. »

Ils prônent un judaïsme fortement ancré dans le passé. Ils méprisent les autres car ils les considèrent comme des incultes ne sachant pas comment se comporter ni vis-à-vis de Dieu ni vis-à-vis des autres. Ils ont établi plusieurs centaines de règles à respecter. Ce sont des intellos, conservateurs et sectaires car « c’est eux qui ont raison ».

Ils n’acceptent pas la liberté d’action et de pensée de Jésus et il ne faudra pas compter sur eux pour lui venir en aide s’il en a besoin. Heureusement des gens comme cela n’existent plus de nos jours.

Les excités

Il y a aussi des terroristes appelés « Zélotes ». Courageux, ils veulent « aider Dieu » à transformer la société. Pour eux il faut d’abord chasser les romains. Pour eux, la civilisation gréco-romaine, (le monde moderne de l’époque), ne correspond pas au monde idéal voulu par Dieu. Ils veulent donc un retour en arrière, avant la civilisation moderne et pour cela ils tuent de temps en temps un soldat romain. Nous en connaissons un, Barrabas arrêté au cours d’une émeute où un soldat romain a été tué. Il a est libéré par Ponce-Pilate, pour la Pâques de l’an 33 de notre ère. Ces gens, en général, vivent cachés. Ils sortent de leur cachette pour racketter les paysans car il faut bien qu’ils mangent !

Ils n’aideront pas Jésus si besoin est car il n’est pas assez combatif à leur goût. Deux convictions les habitent. Tout d’abord, ils considèrent le monde d’avant comme bien meilleur, ils souhaitent donc retourner en arrière, en particulier à l’époque où la Judée ne faisait pas partie du monde romain. Et Deux, ils méprisent les autres, ceux qui n’ont pas le courage de combattre. Heureusement des gens comme cela n’existent plus de nos jours.

Les privilégiés

Autre groupe, la grande bourgeoisie de Jérusalem, la capitale. Leur richesse vient, en particulier, du commerce autour du temple. Ils tiennent donc aux grandes fêtes religieuses qui assurent une partie importante de leurs revenus. La Bible les appelle « Sadducéens ».

Eux, ils sont ouvertement conservateurs. Il faut continuer à vivre une forme de religion basée sur les fêtes au temple. Un d’eux nous est connu, il s’appelle Chousa et son épouse faisait partie de la troupe autour de Jésus et elle les aide à vivre. Quand on a un mari fortuné on peut faire du mécénat. Mais ils n’appréciaient guère Jésus, surtout après son irruption dans le temple pour en chasser les marchands. Il ne faudra pas compter sur eux pour le soutenir si besoin est.

Outre qu’ils sont conservateurs, ils méprisent « le petit peuple » qui pourtant les faisait vivre. Heureusement des gens comme cela n’existent plus de nos jours.

Les purs

Et puis il y a des religieux purs et durs. Ils ne se mélangent pas aux autres et mènent une vie austère. Ils ne se resservent jamais à table, etc. Ils se lavent souvent comme le demande leurs rites d’ablution et suivent bien d’autres règles encore. Ils n’acceptent pas les femmes mais adoptent des enfants pour pérenniser leur mouvement. En quelque sorte ils croient déjà vivre comme dans le monde de Dieu. Du moins comme ils l’imaginent. Ils sont solidaires, combattent l’esclavage et une partie d’entre eux vit en communauté.

Contrairement aux terroristes ils ne voulent pas « aider Dieu », ils attendent, comme les autres, l’arrivée d’un messie pour rétablir le monde d’avant. Ils puisent dans le passé leur conception du monde de Dieu. Nous n’avons aucune trace de rencontre entre Jésus et ce mouvement, pourtant très actif à l’époque. De toute manière ils méprisent les autres car ils n’ont pas une vie aussi pure que la leur. Heureusement des gens comme cela n’existent plus de nos jours.

Le judaïsme de ce temps est dominé par des courants nostalgiques d’un passé révolu. Ce n’est plus le judaïsme de l’ancien testament, créatif et vivant.

Dieu : une route vers l’avenir

Alors Dieu a fait irruption dans cet immobilisme. En la personne de Jésus, Dieu ne vient pas rétablir un passé glorieux. Le passé est définitivement dépassé. Mais est Dieu vient réveiller l’élan du passé que les groupes dominants d’alors étouffent. Jésus apporte l’énergie qui avait parmi à ce petit peuple faible et mal organisé d’inventer sans cesse une spiritualité adaptée au monde qui l’entoure.

La vie avec Dieu n’est pas figée et orientée vers le passé. La vie avec Dieu c’est un chemin, une route, un avenir. L’événement c’est que dieu nous accompagne sur ce chemin. Il y a bien sûr obstacles et souffrances. Mais il y a surtout notre quête du bonheur sous le regard bienveillant de Dieu.

Le christianisme est une dynamique continue. Il se réinvente sans cesse au cours des siècles. Il a connu des replis et il a toujours sût ressurgir, pour nourrir la foi des populations de son époque. Toujours tenté par le conservatisme bien sûr, le christianisme reste ouvert à l’inattendu et se soucie d’aider les humains à vivre une spiritualité bienfaisante.